Petite historique de la réintroduction

Au début de l’histoire, fiber fiber dit le Castor Européen et la Loire vécurent longtemps ensemble et en bonne harmonie. Celui-ci à cette époque n’avait que deux prédateurs sérieux : l’Ours et le Loup. Un équilibre naturel s’établit et dura, au moins on le suppose, quelques millénaires. Puis vint Neandertal suivi quelques temps plus tard par Cro-Magnon. C’est à partir de là que les ennuis commencèrent. Ce dernier élimina d’abord les Ours, puis ensuite vint le tour des Loups. Tout aurait pu aller dans le meilleur des mondes pour le Castor si entre temps l’Homme n’était devenu son principal prédateur. Il n’avait fait qu’éliminer la concurrence.

La sophistication des moyens de prédation ne cessant d’évoluer et la demande en peaux, viande et castoréum de plus en plus pressante, c’est en 1924 qu’officiellement fut le capturé le dernier Castor sur le bassin de la Loire. A partir de cette année-là disparaissait la sous espèce Fiber fiber liger.

En 1964 est votée en France une loi qui classe le Castor dans les espèces protégées. En Europe ne subsistent plus que deux souches encore viables ; une dans le nord avec la souche Scandinave et Russe, l’autre dans le sud avec la souche Rhodanienne.

En devenant canalisé, le Rhône voit se réduire de manière drastique les sites favorables aux Castors. Ceux-ci n’ont d’autres solutions que de migrer et se trouver des territoires dans les bras morts et dans les canaux d’irrigation proche des cultures qui de ce fait subissent quelques dégâts significatifs, notamment dans les plantations d’arbres fruitiers.

Sous la pression des arboriculteurs principalement, la solution trouvée par les services de la garderie nationale fut la capture et le déplacement vers des contrées plus accueillantes pour les Castors surnuméraires à l’origine des problèmes. Une demande de volontariat pour recevoir cette population fut lancée vers les associations potentiellement intéressées. La S.E.P.N.41 (Société d’Étude et de Protection de la Nature en Loir-et-Cher), ancienne appellation de Loir-et-Cher Nature, se porta volontaire.

Entre 1974 et 1976 il y eut cinq lâchers pour un total de treize individus de sexe indéterminé (les organes génitaux de ces animaux ne sont pas visibles car situés dans un cloaque et aucun volontaire ne s’est désigné pour procéder à un toucher rectal).

Tous les Castors ont été relâchés à la Chaussée-Saint-Victor en amont des piles de l’ancien pont de chemin de fer.

L’observation de l’implantation de ces nouveaux arrivants s’avéra difficile pour cette population très discrète. Les premières années se posait la question de la réussite de l’expérience. Ce n’est qu’au bout de cinq sept ans que la réussite de l’opération devint incontestable. Au bout de 10 ans, les départements limitrophes le Loiret en amont et l’Indre-et-Loire en aval commençaient à accueillir leurs premiers individus. Vingt-cinq ans après les premières réintroductions, c’est tout le cours de la Loire moyenne qui était colonisé. La population totale pouvait être évaluée entre 800 et 1000 individus.

Aujourd’hui, tous les sites disponibles sur le fleuve sont occupés. Tous les affluents de la Loire sont en cours de colonisation voir pour certains déjà saturés. Quelques problèmes de voisinage et de cohabitation entre l’Homme et le Castor commencent à apparaître.

L’expansion sur les réseaux fluviaux peut nécessiter une protection grillagée de chaque arbre situé en rive des cours d’eau jusqu’à une 15éne de mètres maximum dans les terres, cependant on observe en 2014 et 2015 certaines situations plus complexes avec l’apparition de « barrages » érigées par un castor dont l’adaptation au milieu reste le fait d’un individu de l’espèce de souche rhodanienne initialement non bâtisseur, contrairement à son cousin d’Amérique.

Il convient désormais de signaler toute observation de ce type à l’ONCFS et d’examiner les solutions au cas par cas.